Dès le IXe siècle, la destinée du vignoble de Marcillac fut liée aux personnages qui ont marqué l’histoire de la région. Moines de Conques, notables de Rodez, comtes du Rouergue… ont fait son opulence.
Vignoble
Marcillac vignoble de terrasses et de gradins millénaires,
témoin du faste et du labeur des hommes
La splendeur des nombreuses maisons de maître disséminées dans nos vallées en témoigne.
Le vignoble est aussi empreint de l’ouvrage des hommes, ces « journaliers » d’autrefois. Avec ardeur et bon sens, ils ont dompté cette terre rude, aménageant à flanc de coteaux des murets en pierres sèches soutenant les terrasses afin de cultiver la vigne.
En 1852, avec 2 398 hectares cultivés, il est à son apogée. Mais les attaques de parasites sur la vigne, les grandes guerres, la fermeture des mines de Decazeville, les aléas climatiques… vont enclencher son agonie. A partir de 1960, une poignée d’hommes décident de le ressusciter.
Le Vallon, terre d'accueil entre rudesse et bonnes dispositions
Véritable labyrinthe de vallées, lentement creusé par les ruisseaux prédominants, le Vallon de Marcillac résulte d’un vaste effondrement qui suivit le soulèvement du sud-ouest du massif central. Cette zone de semi-montagne (altitude moyenne 400m) offre des coteaux bien exposés aux couleurs nuancées : ocres, lie de vin, rouge… provenant de terrains argileux/gréseux (rougier) ou de terrains calcaires (causse).
La rencontre de trois zones climatiques (semi-continental, océanique et méditerranéen), une forte amplitude thermique entre le jour et la nuit, permettent de réunir les conditions idéales pour notre cépage : le « mansois ». Appelé aussi fer servadou, ce cépage de la famille des carmenets est assez proche des formes sauvages de la vigne. Il est utilisé au minimum à 90% dans nos vins, gage de typicité.
Géologie, climat, cépage et savoir-faire des hommes, s’offrent à la vigne.
Cette alchimie donne naissance à un vin unique : l’Appellation d’Origine Protégée Marcillac.
Un vin à forte identité,
un cru Aveyronnais
La reconnaissance internationale en AOP, obtenue depuis 1990, est un gage d’authenticité puisqu’elle garantit la provenance et la qualité de nos vins.
Le Marcillac rouge est un vin structuré, ample, qui possède une belle couleur profonde. Le nez est de fruits noirs sauvages : mûres, cassis, myrtilles…
La bouche est gouleyante, les tanins sont fins. A servir autour de 15 degrés. Le Marcillac rosé est un vin ample à boire jeune, d’une belle couleur brillante. Le nez est de fruits frais : fraises des bois, framboises. En bouche, il a un joli volume. Les vins de Marcillac, sincères et généreux, accompagnent à merveille la cuisine du terroir issue d’une tradition paysanne ainsi que les mets raffinés des grandes tables ; celle de Sébastien Bras en est un bel exemple…
Le vin rouge de Marcillac, un vin de vigneron pour les épicuriens, est riche en procyadinols, molécules qui protègent nos artères en épurant le cholestérol.
Chantre de l’appellation et fervent défenseur du terroir, l’Eschansonnerie de Saint-Bourrou
L’Eschansonnerie de Saint-Bourrou, est une de ces confréries bachiques nées du déclin du système féodal au XIIe siècle. Abolies par la Révolution en 1792, car attachées aux valeurs de l’ancien régime, les confréries renaissent progressivement avec l’apparition des AOC viticoles à partir de 1950.
La confrérie de Saint-Bourrou fut créée par quelques vignerons et personnalités locales lors de l’obtention de l’AOC pour l’appellation en 1990. Depuis, elle intronise chaque année ses nouveaux ambassadeurs, reconnus par le chapitre pour leur attachement et services rendus à l’appellation. Son but n’est-il pas la promotion des vins mais aussi des traditions et du terroir, avec une touche de convivialité que d’aucuns qualifient de folklore. Pris très au sérieux par l’Unesco le rôle des confréries est reconnu en 2018 au patrimoine immatériel de l’humanité.
La confrérie adhère au label « Vignoble et découverte » pour l’œnotourisme. Ses attributs sont : la robe rubis comme ses vins héritage des anciennes confréries ; le chapeau de feutre évoquant le lien historique reconnu du vignoble avec l’abbaye de Conques ; le tassou, sorte de récipient en métal traditionnellement utilisé pour la dégustation. En étain artisanal, la reproduction au design contemporain garde néanmoins les symboles des anciens, les serpents, en lien avec l’histoire de la fontaine de Foncourrieu et la pièce de monnaie frappée aux armoiries de Marcillac dans le fond, blason qui orne aussi son étendard.